financement investissementcrédits immobiliers accordés en France 10–2024

 

Le vol­ume total des crédits immo­biliers accordés en France a franchi à nou­veau le seuil des 10 mil­liards d’euros en octo­bre, témoignant d’une légère reprise sur un marché encore frag­ile.
Ce mon­tant, hors opéra­tions de rené­go­ci­a­tion, atteint pré­cisé­ment 10,4 mil­liards d’euros, mar­quant ain­si une hausse pour le troisième mois con­sé­cu­tif.
Cette pro­gres­sion sem­ble s’inscrire dans une ten­dance de reprise amor­cée après un point bas observé en mars 2024.

Cepen­dant, mal­gré cette embel­lie tem­po­raire, l’année 2024 pour­rait s’achever sur le plus faible vol­ume de crédits immo­biliers depuis 2014.
La dynamique actuelle reflète un redresse­ment pro­gres­sif des inten­tions d’achat immo­bili­er, encour­agé par le ralen­tisse­ment de l’inflation et une offre ban­caire davan­tage proac­tive.
Ces fac­teurs con­tribuent à un envi­ron­nement plus favor­able pour les emprunteurs.

Les taux d’intérêt

Les taux d’intérêt moyens des nou­veaux prêts, bien que tou­jours élevés, mon­trent des signes de sta­bil­i­sa­tion.
Entre sep­tem­bre et octo­bre, ils n’ont dimin­ué que légère­ment, pas­sant de 3,56 % à 3,51 %, hors frais et assur­ances.
Lorsque tous les frais sont inclus, ces taux atteignent 4,39 % pour les emprunts d’une durée égale ou supérieure à vingt ans.
À titre d’exemple, pour un crédit de 100 000 euros sur 20 ans, le coût total du prêt s’élève à env­i­ron 50 000 euros.
Cette charge, qui a forte­ment aug­men­té en quelques trimestres, pèse lour­de­ment sur le pou­voir d’achat immo­bili­er des ménages.
Il est à not­er qu’au début de 2022, les taux moyens étaient net­te­ment plus bas, autour de 1,80 %, ce qui illus­tre l’ampleur du choc subi par le marché.

l’incertitude politique

En par­al­lèle, l’incertitude poli­tique et économique con­tribue à frein­er les déci­sions d’achat.
Les acheteurs, qu’ils soient pri­mo-accé­dants, secun­do-accé­dants ou investis­seurs, adoptent une pos­ture d’attentisme face à un con­texte qui manque de sta­bil­ité et de prévis­i­bil­ité.
Les récentes évo­lu­tions gou­verne­men­tales et les débats autour des poli­tiques du loge­ment ali­mentent égale­ment cette prudence.

Pour l’avenir, les obser­va­teurs s’accordent à dire que le marché immo­bili­er pour­rait se redress­er davan­tage si les taux d’intérêt se sta­bilisent durable­ment à un niveau plus bas et si des mesures de sou­tien au secteur sont mis­es en place pour ras­sur­er les acheteurs et relancer l’investissement.

Thierry Charamon  http://charamon-immo.fr